Mine de cuivre de Chuquicamata

Il est obligatoire de réserver plusieurs jours avant la visite de la plus grande mine de cuivre au monde. Pour cela il faut envoyer un e-mail à l’adresse visitas@codelco.cl en spécifiant la date où tu souhaites venir (visite du lundi au vendredi à 13h). C’est gratuit, tu verses le don que tu souhaites pour une oeuvre caritative. Tu peux garer facilement ton camping-car sur leur parking sécurisé et surveillé. Le jour de la visite tu dois venir avec des vêtements qui couvrent le corps et des chaussures fermées afin d’explorer ce trou de cuivre dans la montagne le plus profond du monde… 

Une fois les consignes de sécurité énoncées, nous montons dans un bus accueillant un peu plus de quarante personnes et, habillés d’un gilet et d’un casque de sécurité, nous quittons Calama pour Chuquicamata….

Nous nous retrouvons rapidement dans la cité minière principale, cité morte, vidée de ses habitants, maisons en ruines ou partiellement détruites. La ville est de la couleur ocre de la terre et, à quelques endroits, elle est engloutie par la géante “torta” qui a déjà avalé un quartier entier et l’hôpital, qui fut un temps le plus grand et le plus moderne du pays…
C’est en 2007 que les mineurs et leur familles, commerçants et citoyens de Chuquicamata ont dû abandonner leurs maisons et la vie qu’ils avaient bâtie dans la cité car le gouvernement jugeait, à juste titre,  “trop dangereux d’habiter si proche d’une mine”. Suite à cette loi, 25 000 personnes se sont retrouvées, du jour au lendemain, expropriées et obligées d’habiter Calama.

Le bus nous déposa ensuite à un mirador où on ne peut que rester ébahi devant ce trésor d’ingénierie. Imagine un trou gigantesque de 5km de long, 3.5km de large et d’une profondeur de plus de 1 200 mètres. Ce trou béant sillonné de pistes creusées à même la roche à la manière d’une vis sans fin rapporte à Codelco pour près de 7 millions de dollars US par jour et 300 000 tonnes de cuivre par an au prix d’un fonctionnement sans arrêt: 365 jours par an, 24h sur 24. Le fond est tellement loin et le trou à ce point gigantesque que les énormes camions montés sur des pneus de 4 mètres de diamètre et pouvant transporter jusqu’à 90 tonnes de minerai, paraissent minuscules et ridicules. Il leur faut environ deux heures pour rejoindre le fond et remonter à la surface avec leur chargement de minerai ce qui fait qu’une journée de travail, pour un mineur, correspond à quatre allers-retours entre la surface et le fond… Ils sont 1 200 à y travailler quotidiennement, descendant au fond de la mine et ramenant à la surface des tonnes et des tonnes de minerai destiné à la fonderie et au raffinage pour en extraire le cuivre si pur principalement exporté en Chine. 

Devenant trop chère à exploiter, Codelco fermera la mine à ciel ouvert en 2020, pour des galeries souterraines d’où elle espère tirer encore plus de cuivre pour une meilleure rentabilité. “C’est un investissement important nous informa le guide, mais le prix du cuivre sera si élevé qu’il sera rentable d’exploiter les minerais à très faible concentration que les galeries souterraines nous permettront d’obtenir. On creusera pour plusieurs kilomètres de galeries jusqu’à 800 mètres de profondeur sous la présente mine. Nous serons ainsi la plus grande mine de cuivre au monde!”.

En résumé, nous avons été impressionnés par cette visite qu’il me semble nécessaire de montrer aux enfants. Nous sommes pollueurs, nous les premiers puisque nous utilisons le cuivre, il est inutile de se voiler la face. Mais on veut justement que nos enfants essayent de trouver des alternatives avec tous les risques que la pollution implique.

La ville fantôme de HUMBERSTONE

Au début du XXème siècle, la production du salpêtre, qui permet, une fois transformé, d’enrichir en azote les sols agricoles de l’Europe et des États-Unis, est à son apogée. Le Chili, alors grand vainqueur de la Guerre du Pacifique (qui vit la Bolivie perdre la région d’Antofagasta et son accès à la mer et le Pérou se séparer de ses régions de Tarapacà, Arica et Tacna), est le plus gros producteur au monde de salpêtre et s’enrichit de jour en jour…

Mais en 1907, exaspérés par les insoutenables conditions de travail, les mineurs mais également les autres travailleurs du salpêtre comme les dockers du port d’Iquique et les cheminots, déclenchent une grève générale et, le 5 décembre, ferment le port et les voies ferrées, occupent les rues d’Iquique et réclament le droit à de meilleurs salaires, la fin du monopole de la pulperìa (qui les obligeaient à s’endetter auprès de leurs patrons), des conditions de travail sûres et des cours du soir pour les travailleurs…

Le général Roberto Silva, sous la menace du feu, force 8000 hommes, femmes et enfants à s’entasser dans la cour de l’école Santa Marìa de Iquique au matin du 21 décembre 1907. Et ce sera un bain de sang, sans aucune distinction…

Ceux qui avaient réussit à s’enfuir retournèrent au travail, le port rouvrit et l’industrie du salpêtre reprit son activité. Mais le massacre d’Iquique marqua les esprits et petit à petit le patronat dû accorder aux mineurs les droits qu’ils réclamaient… mais à quel prix…

La cité d’Humberstone ouvrit une salle de théâtre ainsi qu’une piscine qui accueillait, de temps en temps, des compétitions. Les conditions de travail s’améliorèrent puis, petit à petit, le patronat (Anglais pour la plupart des mines de salpêtre) fut abandonné et les mines nationalisées… Humberstone ferma ses portes en 1960, après épuisement de ses ressources minières et près de 100 ans d’exploitation. 

Aujourd’hui, en marchant dans les ruines de la ville encore très bien conservées, il est possible de voir l’habitat des mineurs, la magnifique et confortable demeure du patron de la mine, le bâtiment administratif, le théâtre, la piscine, la pulperìa… Et bien sûr la mine.

PN LAUCA

Sa superficie est de 137 883 hectares, soit 1 378 km2. C’est une ancienne Réserve Mondiale de la Biosphère, qui comprend une partie de la précordillère des Andes et de l’Altiplano andin.
Il est dominé par plusieurs volcans dont le Parinacota (6 342 m) et son jumeau le Pomerape (6 282 m).
Le parc national abrite un joyau d’envergure, le lago Chungara l’un des plus hauts du monde (4 570 m) qui constitue une de ses attractions principales. Il héberge aussi la laguna de cotacotani entouré de ses marécages, qui constitue la source du Rio Lauca.

On est en mode on fonce, on finit la visite de humberstone à 18h et partons directement sur Arica. Bon on va vite se rendre compte que l’idée n’est pas forcément excellente. En effet on se retrouve à la tombée de la nuit sur du mauvais ripio avec des montées et des descentes incroyables, de vraies montagnes russes. On arrivera finalement à 22h et décidons de dormir dans une station service. Solution de facilité lorsque l’on fait beaucoup de route.

La montée vers le parc Lauca n’est pas engageante vu le nombre incroyable de garde-fous détruits et un nombre encore plus impressionant de carcasses de voitures, camions au fond du ravin. On rejoint les pauzailleurs avec plaisir au village de Putre pour faire une nuit à 3600m. Sophie espère ne pas avoir perdu son acclimatation d’Atacama qui est à 2500m.La nuit se passera très bien avec juste un petit mal de tête pour Sophie et une grande fatigue. Elle prend de l’oxygène et on constate que la 2ème bouteille achetée et cachetée ne contient aucun oxygène, grrrrr. Heureusement les pauzailleurs en ont une et nous la prête.

On se lève le lendemain avec le soleil, youppi nous voilà partis dans des décors magnifiques avec le volcan Parinacota en toile de fond. Tout nous rappelle les paysages de Bolivie… en même temps on y est bientôt 🙂
On continue de monter pour culminer à 4700m au milieu de travaux avec une organisation chilienne complètement loufoque. Ils nous demandent de nous arrêter parfois pendant 15 mn avec personne en face, après ils nous font repartir avec des camions en face. Bref c’est le bazar…
Sophie commence à se sentir mal. Heureusement tout le reste de la famille, y compris Tonio vont à merveille.

 

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