La frontière d'Ipiales
On chante la chanson des négresses vertes : « j’veux du soleil » … mais étonnamment ça ne marche pas. Nous avons quitté le soleil qui venait enfinnnnn d’arriver en Equateur pour arriver sous la pluie en Colombie.
On a choisi la frontière d’Ipiales malgré le détour que cela nous imposait car les autres ne sont pas sûres.
Nous voici donc à la frontière de ce pays que nous rêvons de faire et là c’est terrible…
Nous sommes face à tous ses migrants vénézuéliens : hommes, femmes, enfants avec des baluchons qui fuient leur pays en guerre économique. Nous en avions croisé plusieurs tout au long de notre voyage qui travaillaient. On savait qu’ils avaient fui mais sans percevoir l’ampleur de la catastrophe. Ils sont dans des tentes sanitaires prévues à cet effet organisés par l’Equateur et la Colombie. L’Equateur leur fait les vaccins gratuitement avant de les laisser rentrer dans le pays. Tout se passe très calmement, sans heurt, sans cris, sans larmes. Je suis stupéfaite et émerveillée devant ces pays qui accueillent les migrants les bras ouverts et devant le calme des Vénézuéliens. On dirait des vacanciers comme nous. Puis je réalise que toute leur vie se résume à cette valise, ce baluchon. Que toutes ces familles quittent leur pays sans savoir de quoi sera fait demain. Qu’ils n’ont plus rien. Et là je me mets à pleurer comme une madeleine, Franck n’arrive pas à me calmer. Tous les copains voyageurs nous avaient prévenus mais le voir c’est tellement différent. Et nous savons que nous allons continués à en voir énormément marcher le long des routes colombiennes.
Je vais parler longtemps avec une vénézuélienne qui a fui son pays lorsqu’elle a appris qu’elle était enceinte de son 2ème enfant. Il lui a fallu 8 mois pour traverser la Colombie (avec un accouchement au milieu), principalement à pied. Elle rejoint son frère qui travaille à Quito. Et elle raconte toute son histoire avec un sourire désarmant. Elle et sa famille sont en vie, en bonne santé, tout va bien pour elle. Alors je suis emprunte de tristesse… et de colère… envers mon propre pays, contre moi et mes concitoyens, contre ma vie d’occidentale. En France nous sommes beaucoup à n’avoir que des préoccupations de riche, des galères de riche, du mécontentement de riche. Je ne me considérais pas riche, loin de là, avant, mais comment ne pas me voir comme une pauvre petite fille riche lorsque je me plains de ceci ou cela. Je fonce dans le camping car pour lui donner les vêtements trop petits ou qu’on ne ramènera pas en France.
Je n’ai pris aucune photo. Je ne suis pas une journaliste de TF1 qui aime le sensationnel et à quoi bon montrer la misère ? Tant qu’on ne la voit pas de ses propres yeux, la portée est bien différente. Et même moi qui l’ai vu ? Bah je vais reprendre ma petite vie bien tranquille. Je garderai au fond de mon cœur ces images… mais vais-je changer quelque chose ? Pour me donner bonne conscience, je continuerai à faire des dons, mais est-ce que je vais changer ma façon de consommer, de penser, de vivre ? Je l’espère sincèrement.
Décidément mon admiration pour la population d’Amérique du Sud ne cesse de grandir. Nous avons traversé tant de pays en difficultés. L’Argentine vit une crise économique dramatique, la Bolivie continue à se faire spolier par tous avec une misère sociale alarmante, le Chili a une différence de niveau de vie incroyable entre le nord et le sud, le Pérou a un fort taux de criminalité, la Colombie doit faire face aux guérillas, et le Venezuela vit une crise scandaleuse. Et pourtant ce sont des gens continuellement souriants et paisibles. Ils ne se plaignent jamais, pourtant on voit des personnes à qui on ne peut donner d’âges tellement ils sont vieux et des enfants travailler à toute heure, tenter de vendre une bricole pour manger, continuer à vivre. Et ces mêmes personnes nous sourient, nous félicitent, nous remercient de visiter leur pays et nous proposent toujours leur aide. On voit des vénézueliens marcher le long de la route avec leur baluchon sous une chaleur étouffante (imagine la canicule française avec l’humidité moite de la jungle en plus), et on les voit nous sourire quand on passe et nous faire signe de la main.
Je n’ai jamais voulu que mon blog serve à donner mes états d’âmes, je veux qu’il ne montre que les belles choses que l’on voit sans parler de politique, du parallèle qu’on ne peut s’empêcher de faire avec notre beau pays. Mais les vénézuéliens, ça a été la goutte d’eau. Premier et dernier coup de gueule promis… mais je n’en pense pas moins.
Sanctuaire de Las Lajas
Le Sanctuaire de Las Lajas est un lieu de culte et un des centres de pèlerinage les plus importants d’Amérique du Sud situé dans le canyon formé par le Río Guáitara, à 7 km de la ville d’Ipiales.
L’église néogothique est construite à cheval sur des gorges, à l’endroit même où une petite fille muette aurait retrouvé par miracle la parole.
Quelques kilomètres à peine après avoir franchi la frontière en provenance de l’Equateur, nous arrivons au sanctuaire. Nous faisons à l’économie et ne prenons pas le téléphérique qui y amène (le sanctuaire est gratuit).
Le cadre est grandiose. Nous sommes bluffés par ce Lourdes Colombien et ne manquons pas la visite de nuit qui transforme le sanctuaire en une gigantesque guirlande de Noël.
Popayan
Popayan est surnommée « la ville blanche de Colombie ». Popayan est, avec Cartagena de Indias, un joyau de l’architecture coloniale du pays car ce sont les mêmes architectes qui ont travaillé dans les deux villes. Elle a été une ville très importante à cette époque grâce à sa position stratégique pour le transport de l’or depuis l’Équateur et le Pérou vers le fleuve Magdalena.
Depuis la période espagnole, de nombreuses communautés religieuses telles que les jésuites, les dominicains, les franciscains, les carmélites et les Augustins ont fait bâtir à Popayán leurs églises ou temples devenus des édifices historiques.
A fur et à mesure que l’on s’approche du centre ville, le surnom de « la ville blanche » devient de plus en plus évident. Tous ses bâtiments, en parfait état, ont été blanchis à la chaux et sont les témoins d’un splendide passé.
Lors de la visite de la cathédrale, Sophie va se faire accoster par un vieux monsieur qui avait envie de causer. De fil en aiguille et à force de discuter, il va se proposer de nous faire visiter sa ville.
Nous passerons un excellent moment avec ce charmant monsieur que nous finirons par inviter à diner. Il nous fera déguster les spécialités de sa ville dont des empanadas au maïs, yahooooo Thibault peut les manger.
Silvia ou la paradis de Kika et sa famille
Tu cherches le paradis ? Tu veux venir te reposer ? Tu veux trouver la paix de l’âme ? Tu veux connaître la vraie signification du mot Amour. Je connais l’endroit : la Bonanza.
Tout le monde nous en avait parlé de cette fameuse Kika et de sa famille. Et bien rien n’est assez élogieux pour parler de cette famille marocaine venue s’installer en Colombie après un voyage de 3 ans en Amérique du Sud. On parle souvent de l’accueil incroyable des colombiens, que dire de l’accueil des marocains ? De la « bombe » comme dirait Kika.
On sera reçu comme chez des amis et cela nous a fait un bien fou d’être là-bas. Eléa ne va pas quitter les 3 magnifiques enfants de Kika qui ont entre 13 et 15 ans. Elle va aller à un anniversaire colombien avec eux, passer son temps à discuter et jouer aux cartes.
En résumé nous passerons 3 jours entre apéro, barbecues, partie de cartes pour les enfants, de pétanques pour les adultes. Sophie apprendra à faire des empanadas au maïs pendant que les 3 grandes feront des gâteaux. En plus nous sommes avec les copains arc-en-ciel et pauzailleurs. Bref le rêve !!!
Eléa et Sophie seront bien évidemment en larmes toute la journée du départ… comme les copines.
On vous attend chez nous les amis !